Domenech : « L’attaque de Longoria est stupide »

Raymond Domenech se sent pousser des ailes, alors que plusieurs techniciens hexagonaux (et non des moindres… Antoine Kombouaré, Hubert Fournier, Bruno Genesio, Frédéric Antonetti, rien que ça…) ont réagi aux propos de Pablo Longoria. L’ancien sélectionneur, aujourd’hui président du syndicat des entraîneurs français, s’insurge du fait que l’Espagnol imagine la formation française comme perfectible.

Raymond Domenech

« C’est un élan aussi spontané que l’attaque de Longoria est stupide. Devant cette forme d’injustice, de n’importe quoi, tout le monde se sent obligé de réagir. Là, c’était grave. Pas de concept de jeu, ça veut dire que les Français font seulement courir les mecs ? Le problème du Français, c’est qu’on ne peut pas le cataloguer. Les Italiens, on dit que ce sont des génies tactiques alors que j’en connais quelques-uns qui sont des pipes à ce niveau, et on dit que les Portugais savent valoriser les jeunes pour les vendre… Ils ont tous une forme d’identité, sauf les Anglais que personne ne connaît et qui n’existent même pas chez eux. Nous, on n’a pas d’identité globale, mais on ne peut pas dire qu’on joue sans concept concret », a-t-il lâché dans L’Équipe, avec donc quelques terribles préjugés sur les entraîneurs… anglais.

Étant donné le niveau de cette nouvelle intervention, on peut penser que l’ancien patron des Bleus n’a de toute façon pas assimilé dans le détail les propos tenus par Pablo Longoria : « En France, on forme des joueurs très individualistes, sans concept très concret de jeu, précisément parce que l’on cherche cette identité. Il n’y a pas un modèle de jeu. La formation y est comparable à ce qui se fait dans le basket américain, plus individuelle que collective. C’est l’un des pays qui exportent le moins d’entraîneurs. Ils ne vendent pas d’idées collectives. » Les attaques qu’il subit montrent que quelques coachs français, dont le président du syndicat des entraîneurs et le DTN (directeur technique national), n’ont pas le niveau pour ne serait-ce que comprendre ce qu’il veut dire. Et c’est certainement ce qui est le plus inquiétant.

La formation française serait-elle si fragile qu’elle serait mise en péril par quelques mots ?

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