Mercato, Covid-19, McCourt… Eyraud parle argent

Jacques-Henri Eyraud a évoqué le mercato à venir et rappelait la crise qui touchait les clubs de football. Il a souligné le rôle essentiel tenu par Frank McCourt pour maintenir le club à flot.

Frank McCourt

« Nos organisations sont soumises à l’écroulement d’un modèle. J’entends les voix qui demandent à ce que l’on continue de faire ce que l’on a fait depuis le début. Nous avions annoncé dès notre arrivée qu’on dépenserait 200 millions d’euros pour renforcer l’équipe, et on en a dépensé 220. Le mercato va être difficile, la donne a changé. On espère tous beaucoup de l’Angleterre, mais, vu ce qui se passe, y compris en termes de pandémie, là-bas, on est sur une crise profonde et l’entrée en vigueur du Brexit ne va rien arranger. Les marchés ont horreur de l’incertitude et on baigne dedans. Je fais toute confiance à Pablo, qui travaille sur ce mercato depuis plusieurs mois, qui a su déjà démontrer sa créativité cet été », a déclaré le président de l’OM dans le un entretien accordé à L’Équipe.

« McCourt a investi plus de 350 M€ »

Il a rappelé combien Frank McCourt tenait le club à bout de bras : « C’est une situation inouïe, effectivement. On n’est arrivés dans cette pandémie avec aucun euro de dette à notre bilan, sauf la dette d’actionnaire de Frank McCourt, qui l’a convertie à hauteur de plus de 100 M€ en capital (Frank McCourt a converti en capital 132 M€ de compte courant. Pour éponger les déficits du club, l’actionnaire a ainsi renoncé à être remboursé sur cette somme qu’il avait investie dans la société SASP OM). Avec le Covid et Mediapro, nous avons grosso modo 65 % de notre chiffre d’affaires qui s’envole en l’espace de quelques mois. Notre atout, c’est Frank McCourt. Il est le premier investisseur de Marseille, de très loin. Il a investi plus de 350 M€ à l’OM en quatre ans. Il faut accélérer davantage la diversification des ressources des clubs, on ne peut plus s’appuyer uniquement sur la billetterie et les droits télé. Il faut travailler aussi sur une modération salariale. » Outre Mediapro, les pertes sont liées à l’absence de spectateurs : « Dans la première hypothèse, on était sur des pertes entre 40 et 50 M€ sur la billetterie. Un autre critère sera important : retrouvera-t-on un marché des transferts plus ou moins normalisé l’été prochain ? Concernant Mediapro, l’impact est plus lourd encore puisque, pour compenser la perte de recettes, la Ligue comme le club se sont endetté, et cette dette, il va falloir la rembourser sur plusieurs saisons. »

Il assure enfin que le club aurait été dans les clous, s’il n’y avait eu la crise liée au coronavirus : « Après avoir travaillé sur les fondations avec des investissements massifs, le principe de la phase 2 de ce projet est de maintenir un niveau de performance sportive élevé tout en atteignant l’équilibre financier. C’est là où le Covid arrive, et Frank en a conscience. Sans le Covid, on aurait équilibré nos comptes cette saison, on était déjà sur cette trajectoire (devant la DNCG, début juillet, Frank McCourt a évoqué des comptes à l’équilibre pour l’exercice 2020-2021 en tenant compte d’un apport de 20 M€ de sa part et d’un excédent de 40 M€ sur la balance des transferts réalisés par l’OM sur cette même saison). En tant qu’investisseur, ce qui compte le plus aujourd’hui pour Frank McCourt, c’est la façon dont le football français va être capable de changer, de se réinventer, de s’adapter aux enjeux du XXIe siècle. C’est un sujet majeur dans sa stratégie d’investisseur, sa volonté de jouer les premiers rôles à l’OM et dans le football français. »

Comme les autres équipes du haut de tableau, l’OM jouera gros en seconde partie de saison. L’avenir sera bien différent, selon qu’il accrochera une place en Ligue des Champions ou non.

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