JHE, McCourt et joueurs fantomatiques… AVB ne fêtera pas Halloween

L’OM s’est à nouveau incliné sur le terrain de Monaco (1-2), mercredi soir, en Coupe de la Ligue. Un résultat qui fait vraiment tache, quelques jours après la claque mémorable subie contre le PSG (0-4). Jacques-Henri Eyraud et Frank McCourt se cachent, Andoni Zubizarreta n’a pas opéré la révolution attendue, et André Villas-Boas doit composer avec un groupe très limité, dans beaucoup de sens du terme. Est-on parti pour une nouvelle saison galère ?

André Villas-Boas

Président et propriétaire aux abonnés absents

Ils fanfaronnaient à n’en plus finir, après l’annonce du rachat de l’OM. Jacques-Henri Eyraud prétendait, face à Jean-Claude Gaudin, que le club disputerait le titre tous les ans. Il visait les sommets, quitte à faire un discours aux joueurs avec la coupe d’Europe de 1993 dans les bras. Avaient-ils complètement foiré leur business plan ? Bien aidés par les déclarations ambitieuses et l’arrivée d’un Payet trentenaire, pour 30 millions d’euros, on les a pensés plus riches qu’ils n’étaient. Et il a fallu un certain temps pour comprendre qu’Eyraud ne pipait pas plus au football que l’Américain. Carlos Mozer, son « joueur préféré » ? Mais bien sûr. Leurs appétences reposaient sur la méconnaissance de ce sport, et en particulier de son économie.

Ils ont tout misé sur l’hypnotiseur Rudi Garcia, qui les a en quelques arguments convaincus de son expertise en recrutement. Ils ont encore un peu plus sabordé leur projet en lui confiant toutes les clés, en le prolongeant trop tôt et en le maintenant jusqu’au bout de la saison dernière, bien que le groupe n’adhérât plus à ses méthodes. Les choix aberrants de Garcia ont dilapidé le trésor et AVB n’a que des miettes.

Le mercato décevant de Zubizarreta

Évidemment qu’Alvaro Gonzalez, Dario Benedetto et Valentin Rongier constituent des renforts intéressants. Le caractère des deux premiers fait notamment beaucoup de bien au sein d’un groupe qui paraît très convaincu que ses qualités peuvent lui faire économiser des efforts. Mais cet été 2019, on attendait bien davantage : il fallait faire rentrer des sous, balayer les couacs estampillés Garcia et apporter ce qu’il manquait cruellement depuis un an et demi : du talent.

Tout sympathique qu’il fut, on ne peut pas dire que le Basque ait réussi sa mission de dégraissage et de révolution de l’effectif (annoncée par JHE au printemps). Le vestiaire est finalement sorti du mercato très affaibli, tant qualitativement que quantitativement. Et comme ses patrons, Zubizarreta n’est quasiment pas intervenu pour enlever de la pression à son entraîneur, André Villas-Boas, ce début de saison. A-t-il les épaules pour le poste ?

Villas-Boas confronté aux limites de son groupe

Le coach portugais n’est pas exempt de tout reproche, sur les derniers résultats. Sa communication, avant et après le Clasico, a étonné, même si l’on peut lui trouver comme circonstance atténuante le silence hallucinant de ses dirigeants. Seul contre tous, le Portugais doit composer avec le vestiaire de Garcia : s’y terrent quelques joueurs au « QI football » limité (la preuve en est cette difficulté à assimiler le pressing organisé d’AVB), deux ou trois cadres en mode courant alternatif, ou encore des minots pas assez expérimentés pour remplir le maillot de l’OM.

Villas-Boas a aussi reçu les félicitations de Christophe Dugarry, il y a quelques semaines, et ce n’est jamais de bon augure pour la suite. Enfin, il fait face à l’arbitrage façon Ligue 1, systématiquement au désavantage des Phocéens dans les périodes décisives. Le Portugais va donc devoir se retrousser les manches, trouver des solutions et faire des miracles pour relancer la machine et recoller à son objectif de podium.

2019-2020 sera-t-il le remake de 2018-2019 ? Il est bien joli d’installer la sono, une belle pelouse, de plancher sur le musée ou de signer des partenariats, mais encore faut-il se rappeler que la mission principale d’un grand club de football est d’avoir des résultats. Malgré un investissement d’environ 250 millions d’euros (dettes et transferts), l’OM est dans la continuité de ce qui se faisait à la fin des années Louis-Dreyfus. En tant que président, Jacques-Henri Eyraud devra nécessairement l’assumer un jour.

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