Eyraud : « Les intérêts d’Arema ne sont pas alignés avec ceux de l’OM »

Jacques-Henri Eyraud ne pense pas que les intérêts d’Arema, exploitant du stade Orange Vélodrome, soient en adéquation avec ceux de l’OM. Il ne mâche pas ses mots.

Stade Orange Vélodrome

Dans les colonnes de La Provence, le président phocéen a détaillé ses points de désaccord avec le consortium : « Les intérêts d’Arema et de ses actionnaires ne sont pas alignés avec ceux de l’OM. Arema est une entité contrôlée par le fonds d’investissement Mirova qui gère l’argent d’institutions financières diverses, éparpillées partout dans le monde. Ses objectifs de rentabilité financière sont très élevés. Son intérêt n’est pas de dépenser de l’argent pour, par exemple, investir dans une pelouse de qualité internationale. Arema peut avoir d’autres priorités au regard de ses propres critères de rentabilité financière. Ce non-alignement des intérêts est problématique pour l’OM et nous fragilise. On le retrouve aussi avec l’un des actionnaires d’Arema, Bouygues, titulaire d’un contrat de maintenant complètement déséquilibré qui peut se traduire parfois par des prix deux à quatre fois supérieurs à ceux du marché », a-t-il lancé au quotidien provençal.

« Le devis transmis par Arema était trois fois plus cher »

Les exemples sont nombreux : « Je n’en ai pas un, j’en ai dix… C’est valable de la moquette qu’on veut changer à la peinture qu’on veut faire évoluer. Plus récemment, nous avons eu un projet de banc de touche à l’anglaise qui aurait comme intérêts d’offrir au staff technique une proximité beaucoup plus grande avec les joueurs et de proposer aux spectateurs situés tout autour une expérience immersive exceptionnelle. Le devis transmis par Arema était trois fois plus cher que les offres que nous sommes allées chercher par nos propres soins. Nous ne sommes pas là pour assurer la rentabilité d’un fonds de pension, surtout quand l’équilibre financier d’Arema est déjà assuré par les redevances payées par la ville de Marseille et donc tous les Marseillais. »

Et de conclure : « C’est une société privée, qui a ses propres actionnaires. Je ne peux pas la forcer à nous céder l’exploitation. En revanche, je serai toujours prêt à trouver un accord équilibré et juste pour les deux parties. Un accord qui permette à Arema de continuer à garantir à la ville ce que le PPP intègre comme obligations et qui continuera à offrir à ses actionnaires un rendement raisonnable. Pour un accord comme celui-là, je serai toujours autour de la table pour discuter. »

Pour rappel, l’OM a notamment menacé de construire son propre stade.

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