McCourt : « Sans les Dodgers, je n’aurais jamais repris l’OM »

Lors d’un entretien accordé à Paris Match, Frank McCourt est revenu en détail sur son passage à la tête des Dodgers. Il ne dément pas y avoir connu des difficultés, mais assure en tirer des leçons. Quant à l’OM, il pense être en mesure d’y vivre une belle aventure.

Frank McCourt

« Les Dodgers ? On m’a contacté, un peu par hasard. Je ne pensais pas au départ pouvoir être en situation de faire une offre. Il fallait aussi que nous en discutions en famille, avec ma femme et nos quatre fils, puisque cela impliquait de déménager à l’autre bout du pays et de nous installer à Los Angeles. Nous avons décidé de tenter le coup », a-t-il confié. Il se souvient que le club traversait alors une phase difficile : « Il ne gagnait plus de matchs et accumulait les difficultés ». Il garde de bons souvenirs du début de cette expérience : « Les six premières années ont été fantastiques. Dès la première, en 2004, le club a enchaîné à nouveau les victoires. Et renoué avec les bénéfices, alors qu’il se classait dernier financièrement (trentième sur trente clubs) quand je l’ai repris. »

C’est ensuite que les choses se sont gâtées : « Ma femme et moi nous sommes séparés en 2009, et tout est parti de là, y compris, à nouveau, les problèmes sportifs du club. Mais entre-temps, nous avions créé énormément de valeur et nous avions résisté à la crise financière, ce qui n’est pas rien. Je suis fier de ce que nous avons réalisé. L’une des leçons que j’en ai tirées, c’est qu’il ne faut pas confondre actionnariat familial et management familial. Le premier est formidable, le second plus dangereux, surtout quand il s’agit d’actifs à forte valeur « civique », qu’il faut protéger à tout prix. » Il a ensuite fait le choix de ne pas répondre aux attaques dont il était l’objet : « C’est un parti pris que j’assume. Les attaques personnelles m’indiffèrent. Mais cela n’a pas été facile. Ceci dit, je n’ai pas connu une seule nuit blanche à l’époque. »

Enfin, le milliardaire américain a expliqué pourquoi il avait décidé d’investir dans le club phocéen : « Contrairement à ce que certains s’imaginent, je pense que c’est une très bonne période pour investir dans le marché français. Je sens une énergie positive dans votre pays, en dépit de tout ce qu’on peut dire. Quelque chose de bouillonnant. (…) Si je n’avais pas vécu l’expérience des Dodgers, je n’aurais jamais repris l’OM. Aujourd’hui, je sais que c’est dans mes capacités. Que j’ai le leadership nécessaire. Je demeure, envers et contre tout, un optimiste – prudent, mais invétéré. Voir une équipe se mettre à bien jouer, à gagner, à enthousiasmer ses supporters, à redonner le moral à toute une communauté et à des milliers de jeunes est une expérience extraordinaire, qui vaut largement le risque », a-t-il ajouté.

Comme cela a été le cas pour Robert Louis-Dreyfus, on peut aussi imaginer que son arrivée à Marseille lui ouvrira quelques marchés et l’aidera à développer, indirectement, ses affaires.

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